L’Auteur > Dédicace > Mot sur l’Auteur

Discours prononcé par Jean-Luc Peronnet
Président d’Arts et Culture
Ancien Professeur d’Arts Appliqués

Lors du Vernissage du 7 juin 2014
Salle d’Exposition de la Commune - Taulignan (Drôme)
Présentation en Avant Première : Abstraction Naturaliste

***

L’Univers de Valérie Polizzano ne se contente pas de s’offrir à nous.
Il ne se contente pas même seulement de nous interpeller.
Il semble nous appeler : comme le froid appelle la glace, comme la lumière appelle le regard, comme le soleil appelle la lumière et le jour.

Les éléments, qu’ils soient terrestres comme l’eau et le feu, qu’ils viennent d’ailleurs et paraissent traverser un univers transparent, transperçant, nous promènent dans et vers une énigme sur des lignes qui s’imposent à nous ou qui fuient.
Tout éclate sur la toile, forme et couleur, dans le même temps où tout paraît immobile. Explosion et Big Bang assourdissant de silence ; une bombe atomique, au double sens du mot bombe, à savoir belle et grande apparence, à savoir aussi pulvérisation.

Quant aux lignes dont il est ici question : elles se tordent et se défilent par une main d’Ariane qui nous invite à la suivre pour entrer toujours plus loin dans la toile, jusqu’à l’infini peut-être, qui prendrait plaisir à se laisser deviner dans un mariage de tons alternativement ou parallèlement chauds et froids.
Illusion réelle, comme le rêve, qui existe bel et bien tout en n’étant qu’un grand jeu de tromperie, de « mentir-vrai », comme le disait Aragon dans le titre d’un de ses ouvrages ; comme une amitié secrète, non exprimée directement, comme souvent l’amitié, avec le spectateur.

Cadeau du Peintre qui séduit sans en avoir l’intention.
Là est aussi le cadeau que Valérie Polizzano nous fait par le biais des chemins que sa peinture emprunte. Le tout dans une forme de tourment reposant où le haut et le bas, où le proche et le lointain se jouent de chacun d’entre nous et où chacun d’entre nous y découvre la forme du Monde qui lui convient ou qui l’interroge le plus.

Quant aux personnages, qui ne sont pas accrochés ici, il serait peut-être inutile de s’y étendre, puisqu’ils expriment ces mêmes sensations, si ce n’est qu’ils nous rappellent de plus que le Corps participe lui aussi aux créations de l’Esprit. S’ils se donnent de manière figurative, c’est peut-être d’une part, pour qu’on ne se perde pas et d’autre part, pour nous rappeler que le Monde se trouve aussi au centre de l’Homme.